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AS SLOW AS POSSIBLE

"Au début du slow - enfin de cette pratique en soirée - c’était clairement pour draguer… on profite d’un système pour arriver à ses fins ;

C’est un moyen pour que les garçons se rapprochent des filles.. 

où est-ce que je mets la main ? et c’est la main qui descend…

C’est ça l’imaginaire du slow.

Moi je pense que le slow a subsisté parce que c’était un moyen de rencontrer, de draguer quelqu’un.

Y avait un réel enjeu de reproduction de l’espèce.

(...) Quand en soirée le DJ mettait un slow, y avait une injonction carrément lourde. T’es obligée de trouver ton partenaire, et si tu n’as pas envie de danser un slow, et si personne ne t’intéresse.. tu passes pour je ne sais pas quoi : la personne qui n’est pas sociable ou qui n’a pas envie de draguer ; donc qui est coincée.

Et ce truc de mettre un morceau pour emballer MAINTENANT… c’est une catastrophe. Je pense qu’il a dû se passer des choses horribles à cause des slows ! 

 

Et je pense qu’il faut arrêter avec ça. Il faut arrêter avec les injonctions de toutes façons…

Genre « c’est le moment les filles : faut se faire emballer ! » En fait, c’est ça ! C’est horrible ! Moi je trouve ça horrible…

(...)

Le concept de base était beau mais il a été dévoyé.

Si tout le monde est au ralenti et si tout le monde est dans des enjeux de séduction, y a pas de rencontre; c’est juste : « je réponds à mon cahier des charges d’être ici ce soir et d’être quelqu’un de potable, ou d’être quelqu’un qui correspond aux normes ». Voilà mais du coup il n’y a pas de rencontre.

 

Alors je sais très bien qu’il faut tout nuancer, et qu’évidemment y a des gens qui se sont rencontrés dans des soirées mais encore une fois c’est une question de pourcentage. Combien se sont vraiment rencontrés et ont vécus un truc magique pour tous ces « slows déchets » où tout le monde a passé un peu un mauvais moment? Et en plus à l’époque on n’osait pas vraiment dire qu’on avait passé un mauvais moment… Et en tant que fille on devait se dire ; « j’ai de la chance d’avoir été choisie ; donc je ne peux pas en plus dire que le gars était nul ». Et combien n’ont pas su s’arrêter.. et ont attendu la fin de la chanson pour partir ?

Oui, le slow qui est un moyen de remettre la femme à sa place ; un territoire de conquête, la remettre à cet enjeu-là. C’était tellement ça ! (...)"

> Extrait de de l'interview de Charlotte Rousseau, bande son de la création.

DISTRIBUTION

un solo de Charlotte Rousseau

propos recueillis par Gaël Bizien

Durée envisagée : 15 minutes

première résidence de recherche (juillet 23) : La Pratique à Vatan, direction Cécile Loyer

- distribution en cours -

- recherche de partenaires en cours -

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